Chaque année, le site de Sainte-Emilie fournit 550 000 m3 d’eau en moyenne à une cinquantaine d’agriculteurs dont les parcelles sont situées dans un rayon de 10 km autour de la sucrerie. Grâce à la nouvelle unité de séchage des pulpes, 120 000 m3 d’eau supplémentaires seront désormais disponibles.
Avant d’arriver dans les champs, cette eau passe par tout un processus industriel ! « A la sucrerie, nous récupérons toute l’eau issue des betteraves pour alimenter le site, puis nous stockons le surplus d’eau dans 5 bassins : un bassin d’eau terreuse, un bassin d’eau condensée qui sert à remplacer l’eau de forage, deux bassins à eau lagunée, issue de la décantation des eaux terreuses, et un bassin de secours ! En campagne, les eaux terreuses sont épandues dans les champs par billonnage, et l’eau qui ne part pas à l’épandage est décantée. Une fois la campagne terminée, l’eau est « lagunée », c’est-à-dire épurée biologiquement, pour qu’elle puisse servir à l’irrigation à partir d’avril-mai. », explique Patrice Gaillard, Responsable épandages et bassins de la sucrerie de Sainte-Emilie.
L’eau des bassins est pompée et acheminée jusqu’aux champs via un réseau de canalisations enterrées ou aériennes. Puis chaque agriculteur se raccorde au réseau avec ses propres enrouleurs à canon. Pour pouvoir bénéficier de l’eau de la sucrerie, il faut être planteur de betteraves et s’engager à faire de l’épandage. Toutefois, les cultures de betteraves ne sont que très peu concernées par l’irrigation, l’eau est utilisée pour d’autres cultures, notamment la pomme de terre.
Mathieu Mascré, coopérateur Cristal Union installé à Templeux-le-Guérard, précise : « Plus on épand, plus on reçoit d’eau pour l’irrigation de nos cultures. Cette année, j’ai pu utiliser entre 12 000 m3 et 18 000 m3 d’eau de la sucrerie. Ce n’est pas assez pour me passer de l’eau de forage, mais c’est un complément essentiel pour l’irrigation de mes parcelles de pommes de terre et de légumes ! Et puis, sans la sucrerie, certains agriculteurs ne pourraient pas irriguer convenablement certaines parcelles éparses, faute d’installations suffisantes pour accéder à l’eau. Ce système est vraiment avantageux ! »
Cette mise à disposition demande d’adapter ses pratiques, dans la mesure où l’on est dépendant de la sucrerie pour la fourniture d’eau, que l’on a l’obligation d’épandre en contrepartie, et que l’on partage le réseau avec d’autres agriculteurs. « Il faut aussi avoir en tête que l’eau de la sucrerie est plus riche en matières organiques que l’eau de forage, et donc ajuster les lames d’eau d’irrigation dans les champs! », détaille Mathieu Mascré.
Autant de raisons de renoncer à l’eau de la sucrerie ? Absolument pas ! « C’est bon pour l’environnement de moins pomper dans les nappes. Les sécheresses vont certainement se multiplier, il faut penser à l’environnement », rappelle Mathieu Mascré. Côté sucrerie, même retour : la démarche d’économie circulaire est plébiscitée. Et de nombreux services sont mis en place pour faciliter le processus pour les agriculteurs. « En partenariat avec une entreprise spécialisée, les équipes de la sucrerie entretiennent le réseau d’eau. En période d’irrigation, il y a toujours une personne d’astreinte à la sucrerie, et nous sommes joignables par téléphone en cas de problème », conclut Patrice Gaillard.
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